9 janv. 2012

Investir dans 2012

2012 s'annonce comme une année difficile. La crise, on nous le répète, exige des sacrifices, et il semble que pour les pouvoirs publics ces sacrifices passent souvent par une baisse des budgets alloués au secteur social et à la qualité du service public. Les entreprises elles aussi coupent des budgets, réduisent leurs équipes, limitent les déplacements et déménagent dans des locaux plus petits. De là à couper leurs budgets RSE et philanthropiques, il n'y a qu'un pas. 

Je ne suis pas la seule à penser que ces sacrifices vont avoir un coût démesuré sur le long terme, et que la pression pour sauver l'euro et les banques nous fait oublier l'essentiel: si nous n'investissons pas dans l'amélioration de nos infrastructures sociales, si nous cessons d'accompagner les plus fragiles de nos concitoyens, demain c'est leur santé, leur chômage, leur délinquance qui nous coûtera encore plus cher. Et nous ne ferons que pérenniser une société fondamentalement inégalitaire, creuser le fossé entre les plus privilégiés et les plus pauvres, tout en pérennisant un modèle économique et social qui montre chaque jour un peu plus ses limites. 

Si les pouvoirs publics ne sont pas en mesure d'investir dans l'homme sous la pression des marchés financiers et dans une période d'élection, il va falloir aller chercher des capitaux privés et les convaincre qu'un investissement concerté, ciblé sur la création d'un impact social systémique sur des territoires fragiles, en permettant le développement, la collaboration et l'innovation d'acteurs politiques, économiques et sociaux, sera demain le plus rentable des investissements. Cet investissement permettra l'émergence de territoires où les entreprises peuvent s'implanter et innover, où les pouvoirs publics maîtrisent leurs dépenses sans sacrifier leur vision du service public et de la cohésion sociale, et où les habitants sont au coeur de la politique et de l'économie. 

1 commentaire:

  1. "sera demain le plus rentable des investissements"...je suis d'accord, même si ce calcul ne se fait pas en fonction de ce qui rapporte le plus mais de ce qui coûte le moins. Mais le bilan souffre d'une faille : les dépenses sont privées et isolées alors que les recettes (en tenant compte que moins dépenser est une recette...)concernent la société toute entière. L'idéal serait de pouvoir fournir un retour sur investissement financier en complément de l'investissement philanthropique. Je pense que pour convaincre le social doit devenir un business. Connaissez-vous des solutions viables et opérationnelles? Merci. Paul

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